Décembre 2014 – Entretien avec France-Aimée publié dans La NEWSLETTER ANNÉE DE L’INNOVATION de la CCI du 41

Décembre 2014

Entretien avec France-Aimée publié dans La NEWSLETTER ANNÉE DE L’INNOVATION de la CCI du 41

France-Aimée Gaïl dirigeante de LIVENAT

Lauréate du concours de création d’entreprise innovante organisé par OSEO Innovation dans la catégorie « Emergence en région Centre » en 2013 France-Aimée Gaïl créé la même année, la SAS LIVENAT, laboratoire d’Innovation et de Valorisation d’éléments naturels hébergé à la pépinière des services innovants de la  CCI  de Loir-et-Cher.

Vous êtes en train de développer une activité portant sur des cosmétiques naturelles innovantes et utilisant les nanotechnologies, de quoi s’agit il ?

Notre activité comporte deux volets principaux :
– La conception, la production et la vente de produits éco-conçus et phytocosmétiques, c’est-à-dire des produits cosmétiques préparés à partir d’éléments naturels.
– Une prestation de recherche et de développement destinée aux fabricants de cosmétique qui souhaitent développer un principe actif spécifique à partir de produits naturels.

L’innovation de notre activité  est basée sur une formule que nous avons mise au point en 2013 et brevetée en 2014.

Utilisant la nanotechnologie, elle permet, grâce à une matrice naturelle contenant des principes actifs de petite taille d’éliminer au maximum le nombre d’additifs ou composants synthétiques pouvant être responsables dans les produits cosmétiques (shampoings, crèmes capillaires ou de soin du corps…) d’allergie ou de pathologies cutanées.

De quel accompagnement avez-vous pu bénéficier pour mener à bien votre projet innovant ?

Après une formation longue à la création d’entreprise à la CCI de Loir-et-Cher, en 2012, j’ai pu évaluer le potentiel de mes idées de formulations par rapport à un marché en évolution constante. Fin 2012, nous avons présenté notre projet sur les cosmétiques innovantes à l’incubateur LANCEO de l’ARITT Centre qui a accepté de nous accompagner en nous accordant un prêt et en nous faisant accompagner par un  chargé de mission pendant un an. Cette phase qui  s’est déroulée à l’Institut de Chimie Organique et Analytique de l’université d’Orléans (ICOA) a constitué  un tournant déterminant pour  notre projet car, ayant eu à notre disposition  un laboratoire,  nous avons pu  concrétiser nos formulations théoriques et ainsi démontrer la faisabilité technique du projet. Les travaux ont été présentés lors du concours de création d’entreprise innovante, organisé par OSEO Innovation en 2013, où nous avons  été lauréat dans la catégorie « Emergence en région Centre » et avons  pu bénéficier à ce titre  d’une subvention de 45000 euros.

Nous avons eu aussi  d’autres aides financières provenant  de la région (Cap Création ) et du réseau Initiative Loir-et-Cher qui sont essentielles pour nous car nous sommes nécessairement déficitaires pendant la phase de développement. En effet, si notre produit, qui n’a pas d’équivalent sur le marché, a un  potentiel d’impact économique fort, nous ne pouvons rien vendre et percevoir aucun bénéfice tant que toutes étapes permettant sa mise sur le marché n’ont pas été franchies  (étude de faisabilité économique, expérimentation théorique en laboratoire puis  dans des conditions réelles au moyen de partenariats technologiques avec de entreprises, dépôt de brevets,  tests d’efficacité toxicologique avant mise sur le marché…).

Précisément, quelles sont les prochaines étapes ?

Notre projet a été concrétisé au niveau expérimental et est en phase de validation au niveau  industriel. Nous sommes actuellement en négociation avec des sous-traitants qui ont le matériel approprié pour nous permettre de vérifier la faisabilité industrielle de notre innovation. L’enjeu étant d’adapter nos formulations aux conditions de production tout en maintenant certaines exigences pour que nos produits restent novateurs. Contrairement aux produits cosmétiques classiques, nos produits ne contiennent pas d’additifs et de conservateurs. Leur production ne peut donc se faire dans des conditions standards et impliquent des modes opératoires contraignants auxquels ne sont pas habitués les sous-traitants travaillant dans le domaine de la cosmétique. Il a fallu donc trouver et convaincre des sous-traitants d’accepter à la fois de travailler sur des petits volumes adaptés à la petite entreprise que nous sommes et de s’adapter à des conditions particulièrement exigeantes. Nous avons, comme objectif, de produire et commercialiser nos produits à compter de printemps 2015.